En ce moment, je ne sais pas quoi écrire sur ce blog. Tétanisée par l'oral approchant à grand pas, j'avoue n'avoir que cette idée fixe en tête, et malheureusement moins de choses à raconter que d'habitude, ou moins d'envies peut-être. Rassurez vous, cela ne dure que jusqu'à fin juin. Mais il va falloir que vous preniez votre mal en patience, vu mon seuil de créativité, d'imagination, et surtout de tolérance actuel...
Les oraux me paralysent. L'avantage de l'écrit, c'est la cachette de la copie, vérité de La Palice... Me retrouver une seconde année face à trois jurys différents, écoutant le moindre bafouillage et borborygme issus d'une chose qui n'est plus ma bouche... je pense que cela peut en effrayer plus d'un.
D'aucuns diraient que pour un futur professeur, il est dommage de perdre ses moyens en parlant. Ceux qui me connaissent, bavarde, s'étonneraient que je reste muette devant un texte littéraire. Oui, mais voilà : une classe d'élèves, même si elle vous juge, vous tient comme représentant de l'autorité, et surtout comme adulte (parfois à abattre). Vous pouvez lui répondre, vous pouvez échanger. Un jury de Capes, lui, vous voit comme le petit universitaire fraîchement émoulu qu'il va pouvoir broyer. Peu importe que vous ayez les capacités pédagogiques ou non. Ce n'est malheureusement pas ce qui est évalué. Il vous faut juste correspondre à leurs attentes : rester dans la norme du ministère, à savoir exceller dans sa discipline en obéissant au moindre claquement de doigt, être capable de décrire parfaitement le métier sans avoir jamais exercé, avoir le super pouvoir de produire un commentaire composé littéraire en moins d'une heure dans une langue qui n'est pas la votre...
Tout ça pour "éduquer", et non plus enseigner. Pour faire découvrir à des élèves de cinquième que non, un bouquet misère, ce n'est pas la même chose qu'un bouc émissaire, et que oui, Messire Keu, c'est bien un nom de personnage, et non une personnification... Pour une reconnaissance proportionnée au mal que vous vous donnerez (un élève échouera toujours à cause de vous, réussira toujours grâce à ses capacités...)... Pour un salaire correspondant tout à fait à votre niveau d'étude...
Ah, mais je suis mauvaise langue, il parait que d'ici 2010 les profs débutants seront mieux payés...
Le plus beau métier du monde, je vous le dis.
Quel dommage que je ne sois pas encore de la partie...
Bon, je retourne à ma répétition du rôle de prof : je la ferme et je me remets au boulot...
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