11.2.08

Sang-froid...


Hier soir, après un long week-end de déménagement, de déblayage, de bouclage, j'avais besoin de souffler. Je propose alors une soirée Dvd à Bibi (diminutif de Big, vous l'aurez compris si vous suivez...).  Le choix m'est dévolu dans un accès typiquement masculin de "je te laisse choisir ma chérie" (traduisible par "je ne prend pas de risque de peur de me faire râler dessus si le film est mauvais"). Dilemme cornélien : The Wedding Singer ou Cronos? Trop fatiguée pour me laisser engluer dans la guimauve et prévoyant de m'endormir bien lovée sous le duvet pendant la séance, je saisis d'un geste magnifique le Guillermo Del Toro et lâche avec grandeur un "je prend un fantastique pour toi...". 
Bien m'en a pris...Je n'ai pas dormi.  

Ce premier long du mexicain est révélateur de son talent. Je l'avais loupé en 1993. je me suis récupérée. Noir, tendre, flippant, beau, on accroche dès le prologue en voix of où l'on découvre un alchimiste du XVIe siècle poursuivi par l'Inquisition : il aurait oeuvré à la fabrication d'une horloge qui conférerait l'immortalité à son possesseur. 
1937, une maison s'écroule. Dans les décombres, un vieil homme très pâle murmure avant de mourir "Suo tempore". Une légère ressemblance avec notre alchimiste, une cicatrice étrange sur la main. On apprend que ses biens sont vendus aux enchères. De l'horloge aucune trace. Générique. 
Nous voici une quarantaine d'années plus tard, chez l'antiquaire Jèsus Gris (oui, c'est exprès...). Une statue, des insectes sortant de son oeil (tiens, ça me rappelle un film récent...), un son creux, un socle qui bouge, et le voilà qui déniche une mystérieuse sphère en or... Problème : cet objet est visiblement très désiré par un vieil homme mourant qui délègue son neveu, un colosse nommé Angel (nan, pas le vampire, vous avez des références de m...) pour le récupérer. S'enchaînent alors autour de cet oeuf incongru d'étranges évènements : le conflit entre le vieil homme et Jèsus, la découverte d'un mécanisme assez particulier, son utilisation. Un unique témoin : la petite fille de l'antiquaire... 
Je ne vais pas dévoiler tout le synopis. Une atmosphère tendue, un fantastique original, une horreur sous-jacente, un effroi surgissant de façon inattendue, un trouble inquiétant, une photo impeccable, des acteurs parfaitement ambigus, une musique diffusant le malaise (merci Javier Alvarez, toujours au poil...), un décor noir, un objet central magnifiquement terrifiant... Que dire de plus? 

Une mention spéciale peut-être pour les deux acteurs Federico Lupi et Ron Perlman qui m'ont bluffé. D'ailleurs on les retrouve avec plaisir quelques années plus tard chez le même réalisateur : Lupi dans l'échine du diable, Perlman dans Blade et  Hellboy (vous savez, le gros truc rouge  avec des cornes...)
Donc, si vous croyez que le labyrinthe de Pan sort de nulle part, et que Blade est le film d'un "yes man", vous devriez mater ce petit bijou!
Et puis même sans cela, c'est un film à voir absolument!

p.s. : ah, et puis... j'ai aussi scotché devant Paycheck... en fin de soirée... comme si je n'avais rien d'autre à faire.... on en reparlera  plus tard...

Aucun commentaire: